Alice (1)

Habite: rue Lamartine

Arrivée: j’y suis née en 1932

Occupation: retraitée

Signe particulier: je m’intéresse à tout, le sport, la mode, le cinéma, j’aime danser

Je suis née à 2 pas d’ici dans la maison de ma grand-mère maternelle; celle que j’habite maintenant appartenait à la famille de mon père. Pendant 20 ans, j’ai eu un appartement-atelier de couture rue St Côme mais je venais manger chez ma mère car elle cuisinait très bien. J’ai été formée par une dame très exigeante qui m’a beaucoup appris mais a aussi oublié de me déclarer; c’est pour ça que je n’ai qu’une petite retraite. J’ai travaillé 18 ans dans son atelier, rue Isidore Girard. Pendant des années, j’ai fait passer les CAP ou BEP couture à l’école Marguerite Audoux (place Faulquier).

A cette époque, on faisait faire ses vêtements sur mesure et les clients étaient pressés; les horaires, les week-ends, ça ne comptait pas. Un jour que je rentrais chez moi vers minuit, j’ai été attaquée sur la place par un homme avec un couteau. J’avais mon trousseau de clés à la main; je le lui ai jeté à la figure pour me défendre. Ce n’était pas un terroriste ou un voleur, juste un illuminé qu’on a arrêté le lendemain. Après ça, le mari de ma patronne me raccompagnait quand je travaillais très tard.

Le quartier était très populeux et tous les pas de porte de la rue de la Méditerranée étaient des commerces. Il y avait beaucoup de monde mais, même si certaines rues, comme la rue Pralon, étaient malfamées, c’était plus calme car les voitures étaient rares.

Le soir, on sortait des chaises devant la porte et on allumait des feux dans la rue pour éloigner les gros moustiques. Puis la télévision est arrivée; nous l’avons eue assez tôt car mon père aimait regarder le foot mais elle était interdite pendant les repas. Elle est moins importante maintenant mais les gens regardent leurs portables en marchant et vous rentrent dedans.

(A suivre…)

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