JÉRÉMIE (2)

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Jérémie (2)

Habite : rue Pralon

Arrivé dans le quartier : 1995

Occupation : Travailleur social après d’avoir été 13 ans journaliste, reporter dans une radio pour le groupe Radio France et Sud Radio

Signe particulier : avec mon conjoint et une amie, nous avons ouvert un centre de santé associatif dans un quartier prioritaire

L’histoire de mon engagement associatif avec Mare Nostrum a connu un épisode malheureux il y a quelques années lors du projet de réfection de la place proposé par les élus. Cela semblait une bonne idée: avec le Nouveau St Roch déjà envisagé, la crainte était que nous soyons le ‘quartier derrière la gare’ à l’abandon avec des problèmes de circulation qui ne sont pas récents. Il est normal en démocratie qu’une proposition rencontre une opposition mais ça a été très violent : je me souviens d’une scène où j’ai agressé un habitant du quartier avec qui j’ai maintenant une relation plus cordiale. Le projet ne s’est pas fait, le calme est revenu mais je persiste à penser que la place mérite mieux que ce qu’elle est aujourd’hui avec les problèmes de la circulation de transit, du partage de l’espace public et de l’accessibilité des personnes âgées ou à mobilité réduite.

L’association m’a beaucoup apporté; cette expérience a compté dans un des tournants de ma vie. J’en ai eu marre de regarder le monde sans pouvoir agir dessus : à 37 ans, j’ai cessé d’être journaliste et repris des études pour être travailleur social. Le hasard d’une rencontre m’a ensuite mené à l’engagement politique et à des mandats électoraux, une expérience nouvelle, enrichissante mais rude à la suite de laquelle j’ai décidé de revenir sur le terrain. Avec une amie sage-femme et mon mari, infirmier, nous venons d’ouvrir un centre de soins associatif à Lemasson, un projet auquel nous travaillions depuis 3 ans et qui correspond parfaitement à ce qui est important pour moi : l’autre quel qu’il soit. La relation humaine est ce qui nous fait avancer ; si on veut prendre soin du monde, il faut prendre soin de soi et des autres et lutter contre l’individualisme et l’égocentrisme auxquels nous pousse notre société de consommation et de communication numérique. C’est une tâche que j’envisage avec beaucoup d’optimisme.