Jean-Marc
Travaille : rue de la Méditerranée
Arrivé : 2007
Occupation : Restaurateur
Signe particulier : J’aime le jazz, l’opéra et la poésie
Endroit préféré : La rue de Med, surtout avec une excellente boulangerie juste en face
Mot pour décrire le quartier : Métissage
En 2007 j’ai acheté ce restaurant que je fréquentais depuis une dizaine d’année; il s’appelait le Chengdu, le meilleur restaurant chinois de Montpellier et c’était ma ‘cantine’. Mme Gao , la propriétaire, a décidé de vendre; elle m’a appelé car elle savait que je voulais ouvrir un resto. Le lieu et le quartier me plaisaient mais pas aux banques pour qui il avait mauvaise réputation. Ça a bien changé depuis grâce à Françoise [portraits 63] qui est intervenue en mode ‘soldat’. A présent, c’est familial et bienveillant; bobo dans le bon sens du terme: amoureux du bien être, de la qualité, de la différence. Pour moi le quartier, c’est Françoise.
Les banques hésitaient aussi car je n’ai pas fait d’études de restauration. Ma formation est en biochimie et en droit immobilier mais je ne me voyais pas finir notaire ou avocat; il me faut plus de contact. Cuisiner est une passion que m’a donnée Fernande, ma grand-mère paternelle: le goût de sa cuisine est ma madeleine de Proust que j’essaie toujours de retrouver dans mes plats. Je n’ai pas de carte et me remets en cause en permanence en proposant un plat unique différent tous les jours. L’avantage est écologique (moins de gaspillage) et économique: j’ai investi toutes mes économies dans cette entreprise. Mon rêve serait de voir la ville faire comme à Nantes: dans certaines rues la circulation est interdite en soirée les mois d’été pour donner des terrasses aux restos.
Ma cuisine est d’inspiration antillaise car j’ai grandi à Cayenne. Je suis arrivé à Montpellier en 1989, l’année de mon bac; je rejoignait ma maman, institutrice qui terminait sa carrière au rectorat de Montpellier. Elle avait le choix entre Strasbourg et Montpellier: en comparant les températures, l’hésitation n’a pas duré. Ma mère occupe une grande place dans ma vie, comme on dit en créole, elle est le ‘potomitan’ de la famille: elle s’est toujours occupé de moi et maintenant c’est mon tour.
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