Laurent
Arrivé rue de la Méditerranée en 2005
J’ai grandi à la campagne près de Montpellier. Je suis arrivé en ville pour mes études d’aide-soignant à Castelnau-le-Lez. Des enseignants ne tolérant pas le moindre retard des élèves, j’ai trouvé un studio sur place puis j’ai eu la chance qu’on me propose un appartement abordable dans ce quartier que je ne connaissais pas. Ce fut un tournant dans ma vie. J’y ai découvert la tolérance et le sens du partage par la rencontre de gens comme Françoise et Philippe, Annick et d’autres. Ici je ne me sens pas jugé, je suis accepté tel que je suis; avec des gens de tous âges, j’ai participé à la brigade verte, ces séances de jardinage urbain où j’ai aimé partager mes connaissances et mon sens de l’autorité avec des enfants dont il fallait guider l’énergie.
Il faut dire que le jardinage est une passion et j’ai eu le bonheur de trouver l’occasion de la pratiquer pas trop loin de chez moi. Faire pousser des légumes n’est pas qu’un passe-temps et une façon saine et économique de se nourrir, c’est aussi une grande chance de partager ma production avec ceux qui m’avaient si bien accueilli. Le jardin a aussi été mon salut au moment du confinement: j’ai fait admettre au policier qui me contrôlait que c’était le magasin où j’allais chercher de quoi me nourrir. Cette période a néanmoins été difficile à vivre pour moi. Le désir de devenir propriétaire étant hors de mes moyens à Montpellier, j’ai cherché et trouvé une petite maison aux confins du Tarn où je me suis installé avec Sally, ma petite chienne en 2021. J’y ai maintenant un beau jardin avec des poules; j’ai aussi de très bons voisins qui m’aident beaucoup depuis que ma santé rend ma vie difficile.
Après avoir lutté contre le SIDA, je combats maintenant un cancer qui me contraint à un retour à Montpellier pour être plus près des centres médicaux mais je retourne m’occuper de mon poulailler dès que possible. J’ai aimé la vie citadine mais la campagne est dans mon ADN. Ce projet d’y retourner est mon horizon mais j’en ai un autre lié à mon amour du rock des années 60-70. Un jour j’irai à Kingston et au Yellowstone.
